New Delhi, de notre correspondante.
Quarante cinq ans après son rattachement à l'Inde, Pondichéry, cette fenêtre ouverte sur la France selon Nehru, garde toujours ses airs de sous-préfecture française des tropiques avec ses maisons coloniales et ses joueurs de boules. Mais au delà de la carte postale nostalgique, l'humeur des 6 500 Français d'origine indienne de Pondichéry, est plus à la vindicte qu'à la mélancolie. Ils se proclament victimes d'une mafia indienne locale qui s'empare de leurs terrains et de leurs maisons avec des méthodes pour le moins musclées: faux documents, intimidation, occupation des biens! «On est victimes d'escroqueries orchestrées par un gang de politiciens qui opère avec la bénédiction de l'administration indienne. Le fils du ministre de l'Etat de Pondichéry n'est autre que leur chef», affirme N. Nandivarman, professeur de droit, homme politique et responsable d'un groupe de protestation contre l'occupation illégale de terrains et de maisons. Le Bureau d'investigation du gouvernement central indien (CBI) recenserait 92 plaintes. La plupart mettraient en cause des hommes politiques et en particulier ceux de la coalition majoritaire de l'Etat de Pondichéry (DMK-TMC, alliés du gouvernement au pouvoir en Inde).
Si ces réquisitions forcées touchent plus volontiers les Français de Pondichéry, c'est qu'ils possèdent généralement plus que les autres (grâce au change favorable en roupies de leur pension française, beaucoup étant à la retraite) et qu'ils n'occu