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Libération

Chirac prêcheur démocrate en Afrique. Le Togo, dénoncé par Amnesty, sera l'étape la plus délicate du Président.

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publié le 21 juillet 1999 à 23h53

Jacques Chirac s'envole aujourd'hui pour un périple africain de cinq

jours en quatre étapes, de la Guinée au Cameroun en passant par le Togo et le Nigeria. Quatre pays dont le seul point commun est d'appartenir à la Zone de solidarité prioritaire (ZSP) de l'aide bilatérale française. Le président Chirac en profitera, selon l'Elysée, pour insister sur «l'importance de l'enracinement de la démocratie et de l'Etat de droit» sur le continent.

C'est, paradoxalement, dans le seul pays totalement anglophone de la tournée présidentielle que cette rhétorique pourra être écoutée sereinement par l'opposition. Alors que les chefs d'Etat de Guinée, du Togo et du Cameroun enchaînent les mandats présidentiels au terme d'élections souvent contestées, le Nigeria vient de tourner la page de quinze années de dictature militaire dans des conditions de clarté remarquables compte tenu du chaos qu'a laissé le général Abacha. Jacques Chirac, qui a déjà rencontré le président Olusegun Obasanjo à Paris en mars, sera le premier chef d'Etat occidental à se rendre au Nigeria depuis son élection le 27 février.

Semi-démocratie en trompe-l'oeil. L'étape la plus délicate risque d'être le Togo. Le président Gnassingbé Eyadema est au centre d'une polémique depuis qu'Amnesty international a accusé son régime, dans un rapport publié en mai, de centaines d'exécutions extrajudiciaires, liées à l'élection présidentielle ­ truquée ­ de l'été 1998. Le Togo a immédiatement réagi en menaçant d'attaquer en justice le se