Les étudiants réformateurs iraniens ont apporté hier un ferme
soutien au président Mohammad Khatami, menacé par un avertissement sans précédent de la part d'officiers supérieurs du corps militaire ultra-orthodoxe des Gardiens de la révolution. Le principal syndicat universitaire réformateur a accusé les durs du régime d'avoir provoqué les récents troubles lors de rassemblements étudiants afin de «renverser, ou au moins affaiblir» le président. «Tout a été suspect dès le départ», a affirmé Ali Afchari, le responsable politique du Bureau de Consolidation de l'Unité, affirmant que l'ampleur et la rapidité des dégâts observés en marge des manifestations «ne pouvait être que l'oeuvre de professionnels». Selon lui, à peine 10% des 1 400 personnes arrêtées lors des troubles qui ont duré six jours, jusqu'au 13 juillet, étaient de vrais étudiants.
La télévision iranienne officielle a diffusé lundi soir la «confession» d'un leader du mouvement étudiant. Connu comme étant un opposant laïc, Manouchehr Mohammadi, dont le visage portait des traces de coups, a déclaré avoir été en contact avec des partis politiques non autorisés ainsi qu'avec des groupes étrangers qu'il n'a pas nommés, dont un ressortissant américain de l'Etat du Connecticut qui l'a «protégé». Mohammadi a déclaré qu'il avait quitté l'Iran l'an dernier pour aller en Turquie et aux Etats-Unis ajoutant avoir coordonné ses activités avec un «agent contre-révolutionnaire» en Turquie et avoir reçu de l'argent en monnaie iranienn