Le prix de la bonne camaraderie n'existe pas à Strasbourg. Dommage.
Après quatre mandats de député, c'est-à-dire, vingt ans de travail parlementaire, Nicole Fontaine aurait pu l'empocher. A défaut, cette avocate de 57 ans, connue pour son assiduité dans l'hémicycle, a décroché, hier, dès le premier tour, la présidence de l'Europarlement, à l'instar de Simone Veil entre 1979 et 1982. Un titre parmi d'autres, qui ne pouvait lui échapper.
Identification. Surnommée la «Jeanne d'Arc de l'Europe», cette centriste, catholique pratiquante, a une connaissance parfaite des procédures internes, des rapports de forces. Pur produit de l'Europarlement, dont elle a gravi tous les échelons, elle s'identifie à lui. Et plaît surtout aux députés de base, dont elle a la bénédiction, sans avoir vraiment besoin de briller. Pour preuve, elle se retrouve bombardée, dès son second mandat, en 1989, vice-présidente du Parlement. En 1994, rebelote. Mais cette fois, elle est élue avec un score de maréchal, ce qui lui vaut le titre honorifique de Premier vice-président. Elle s'en glorifie, oublie sa fausse humilité. Péché d'orgueil. Elle croit pouvoir briguer, en janvier 1997, la présidence, mais doit battre en retraite. Avant de revenir à la charge, deux ans plus tard, sans trop de contrition, mais avec succès grâce à sa connaissance parfaite de la cuisine parlementaire, acquise en étant membre permanent du comité de conciliation. Cet organisme réunit les représentants des eurodéputés et du conseil des m