Strasbourg (UE), envoyé spécial.
On attendait une élection difficile, à plusieurs tours de scrutin. Il n'en a rien été. La candidate du Parti populaire européen-démocrates européens (PPE-DE), la Française Nicole Fontaine, a décroché triomphalement le perchoir du Parlement européen, hier, dès le premier tour d'un vote à bulletins secrets. Sur les 555 votes exprimés (1), elle a recueilli 306 suffrages, le socialiste portugais Mario Soares devant se contenter de 200 voix et l'écologiste finlandaise Heidi Hautala, de 49 voix. Nicole Fontaine a donc fait le plein des voix de droite et a sans doute grappillé quelques suffrages à gauche. C'est la seconde fois, après Simone Veil (1979-1982), que le Parlement se donne une femme comme président. C'est aussi la troisième fois qu'un Français hérite de cette charge, Pierre Pflimlin l'ayant exercée entre 1984 et 1986.
La performance de Nicole Fontaine est d'autant plus remarquable que les socialistes et le PPE-DE ont rompu leur alliance et ont présenté chacun un candidat. Or, mathématiquement, aucun des deux n'était assuré d'être élu, faute de majorité absolue. Certes, le PPE-DE (233 députés) et les libéraux (50) ont signé un accord de législature mais il leur manque 31 voix pour atteindre la majorité absolue qui est à Strasbourg, de 314. En réunissant 306 voix sur son nom, la nouvelle présidente a apparemment rallié l'essentiel des voix à droite, même en tenant compte du fait que les douze élus de la liste Pasqua-Villiers se sont probablem