Menu
Libération

Schröder contesté par les antimilitaristes de Berlin. L'hommage du chancelier à l'armée allemande a été perturbé par de jeunes manifestants.

Article réservé aux abonnés
publié le 21 juillet 1999 à 23h59

Berlin, de notre correspondante.

Gerhard Schröder a inauguré hier la «République de Berlin» par un hommage à l'armée allemande, «institution démocratique» et «force de paix». Un des premiers gestes du chancelier dans la capitale retrouvée a été de participer à la prestation de serment public de 432 jeunes recrues de la Bundeswehr, cérémonie encore très contestée dans le pays. Pour faire accepter l'événement, la date et le lieu de l'attentat contre Hitler avaient été choisis: la cérémonie s'est tenue au Bendlerblock, où furent fusillés le 20 juillet 1944 le comte de Stauffenberg et quelques autres des conjurés qui avaient tenté d'assassiner Hitler. «Vous vous trouvez dans la tradition du 20 juillet», a expliqué Schröder aux recrues, sans cacher l'ambiguïté du lieu: le Bendlerblock est aussi l'endroit où Hitler tint son discours sur «l'espace vital allemand» en 1933 et où le haut commandement de la Wehrmacht planifia ses guerres d'agression.

Dilettante. Souvent soupçonné d'avoir un rapport un peu dilettante à l'histoire allemande, Gerhard Schröder a pris soin de rappeler ce passé en invitant à le dépasser: «Dès sa fondation, la Bundeswehr a été basée sur des fondements nouveaux, antimilitaires si l'on veut», a-t-il souligné, ajoutant qu'elle a gagné des galons au Kosovo où «des soldats de la Bundeswehr ont pu agir comme combattants pour la liberté».

A Berlin, où le militarisme prussien et nazi a laissé place à une forte tradition antimilitariste (les jeunes allemands de l'ouest p