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Libération

«Au Cachemire, les Indiens voulaient vivre et nous voulons mourir». Repliés au nord du Pakistan, les islamistes racontent leur guerre.

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publié le 22 juillet 1999 à 0h00

Skardu, envoyée spéciale.

Au quartier général militaire d'Islamabad, la propagande était presque parfaite. A écouter le porte-parole de l'armée Rashid Qureshi, il n'y avait jamais eu de combattants islamistes pakistanais de l'autre côté de la ligne de contrôle qui sépare les deux Cachemires, les troupes pakistanaises n'avaient jamais franchi cette ligne et tout était de la faute des combattants cachemiris indiens et de la réaction guerrière démesurée de New Delhi. A Skardu, bourgade de l'Azad Cachemire, connue comme base d'expéditions vers l'Himalaya, la réalité est différente. Albadar, la branche militaire du parti islamiste Jamaat-c-Islami (électoralement marginal mais très populaire au Pakistan) a pignon sur rue. Une dizaine de Moudjahidins sont là, tous de retour du Cachemire indien. Parmi eux, Mohammed Umar, commandant des opérations de Kargil, principal lieu de combat au Cachemire indien, pour le groupe des combattants d'Albadar. L'homme a une trentaine d'années, porte la barbe longue non taillée, propre à certaines sectes islamistes. Il a combattu aux côtés des Afghans, où Albadar fut le premier groupe islamiste à lancer le Jihad (la guerre sainte).

«Soutien moral». «Cela fait deux ans que nous préparons l'attaque de Kargil. Nous n'avons pas besoin de l'armée pakistanaise. Nous avons nos bureaux et nos propres camps d'entraînement militaire. L'armée nous soutient moralement, mais à Kargil, elle n'a pas franchi la ligne de contrôle», affirme le combattant islamiste. Auc