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Libération

La justice espagnole libère la branche politique de l'ETA. Cette décision historique de relaxe des leaders d'Herri Batasuna devrait consolider le processus de paix.

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publié le 22 juillet 1999 à 0h00

Madrid, de notre correspondant.

Des fleurs, des fanfares, des danses traditionnelles basques: parmi les familles et les sympathisants séparatistes, l'euphorie était à son comble, dans la nuit de mardi à mercredi, pour célébrer la sortie de prison, après 20 mois de réclusion, des 22 membres de la direction d'Herri Batasuna, l'expression politique d'ETA. Entre 1 h 30 et 2 h 30 du matin, les leaders séparatistes basques sortaient les uns après les autres de quatre pénitenciers du Pays basque, le poing serré de la victoire, acclamés au cri de «Gora ETA» ­ «vive ETA» ­ ou «Independenzia». Peu de temps auparavant, le Tribunal constitutionnel espagnol avait rendu une sentence historique. Par 8 voix contre 4, les juges cassaient la décision du Tribunal suprême, par laquelle, en décembre 1997, la totalité de la direction d'Herri Batasuna (HB) avait été condamnée à 7 ans de prison ferme. Cette dernière était taxée de «collaboration avec le groupe armé» pour avoir diffusé, en février 1996, une vidéo d'ETA dans leur espace publicitaire en pleine campagne pour les élections générales. Mardi soir, après de longues heures de délibérations, les juges du Tribunal constitutionnel, la plus haute instance d'appel, ont considéré que cette condamnation a «fragilisé les droits des plaignants» et ordonné la «libération immédiate» des prévenus.

Réparation d'une «injustice». Cette décision, attendue depuis longtemps, est d'importance. Au Pays basque, dans le camp des «partis espagnolistes» bien sûr, o