Strasbourg (UE), envoyé spécial.

Le Parlement européen montre ses muscles. La nouvelle présidente de l'Assemblée de Strasbourg, Nicole Fontaine, a annoncé la couleur: «Nous serons très exigeants avec la Commission européenne et le Conseil des ministres et pas seulement parce qu'ils sont dominés par la gauche». Les auditions des commissaires européens, qui débuteront le 30 août à Bruxelles, ne seront donc pas de simples formalités. «Il serait inconcevable que nous procédions à l'investiture de la Commission sans avoir au préalable connaissance du deuxième rapport des sages», a clamé Nicole Fontaine. Or, le «Comité d'experts indépendants», dont le premier rapport, remis le 15 mars, a entraîné la démission de la Commission Santer, n'entend pas remettre son travail avant le 13 septembre. Les «sages» ne comprennent pas l'exigence du Parlement, leur travail ne devant pas, cette fois, mettre en cause des personnes. Il s'agit d'analyser les modes de fonctionnement de la Commission et de recommander la mise en place de réformes. En outre, font valoir les 5 experts, leur rapport ne sera pas prêt avant la date prévue sauf à le bâcler. Cependant, afin de complaire à la nouvelle assemblée, les «sages» ont rendu public, hier, une version «provisoire» de leurs conclusions intitulée «intégrité, responsabilité et reddition de comptes dans la vie politique et administrative européenne». Sa lecture devrait décevoir les eurodéputés s'ils attendaient des révélations croustillantes, les «sages»