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Libération

Les menaces voilées de l'Ira sur la paix. Elles font craindre une rupture du cessez-le-feu.

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publié le 23 juillet 1999 à 0h01

Londres, intérim.

Jamais en quinze mois le processus de paix en Irlande du Nord n'a été aussi près de la rupture. Après l'échec des discussions de Stormont dans la banlieue de Belfast au début du mois, tout le monde pensait partir en vacances politiques et revenir en septembre avec des idées d'ouverture. C'était sans compter avec la ténacité de l'IRA (Armée républicaine irlandaise) qui entend bien rappeler à David Trimble, protestant et Premier ministre virtuel de l'Irlande du Nord, qu'elle a le droit d'attendre la fin de l'an 2000 pour démilitariser. Mercredi soir, un communiqué de l'organisation arrivait au quotidien catholique Republican News laissant présager de façon voilée une rupture de son cessez-le-feu si les négociations n'aboutissent pas d'ici septembre. Hier matin la nouvelle faisait les titres de toute la presse et des radios. C'est le choc mais pas vraiment la surprise. Comme si, dans le fond, tout le monde avait pressenti sans oser le dire que l'échec des négociations entre catholiques et protestants pour former un gouvernement local conduirait à cette impasse.

«Provoquer la défaite de l'IRA.» Dans la déclaration signée de l'IRA, il est précisé que «ceux qui exigent la restitution des armes de l'IRA concourent, étant donné le contexte politique actuel, volontairement ou non, à l'échec du programme (l'accord de paix signé en avril 1998) dans le but de provoquer la défaite de l'IRA». Les membres de l'Armée républicaine irlandaise, signataires du tract, ont habile