Pékin, de notre correspondante.
Après trois mois d'hésitations, d'enquêtes et de mesures d'intimidation, les autorités chinoises ont décidé hier de déclarer la guerre à Falungong, la plus grande secte mystique du pays, estimant qu'elle mettait en péril la stabilité du régime. La secte avait révélé son importance et son degré d'organisation, en encerclant par surprise, le 25 avril, «Zhongnanhai», le siège des hauts dirigeants, situé au centre de Pékin. Cette demande de reconnaissance officielle avait été interprétée comme un défi suprême à l'autorité du parti communiste qui règne sans appel sur la Chine depuis 50 ans. Falungong revendique 80 millions de membres en Chine et 20 millions d'autres dans le reste du monde. Hier la police a estimé que la secte ne rassemblait que 2 millions de membres. Le chiffre réel se situe sans doute à mi-chemin mais a été jugé suffisamment important pour constituer, selon l'expression d'un haut responsable du gouvernement chinois, «un grand danger» pour la stabilité de la Chine.
Avec une intensité rappelant les accents de la période maoïste, toute l'énorme machine de propagande s'est mise en marche, hier à partir de 15 h 00. Sur toutes les télévisions et radios de Chine, dans tous les journaux, à toute heure du jour et de la nuit, communiqués, explications et reportages sont diffusés pour annoncer que la secte Falungong est désormais interdite et ses activités illégales.
Les autorités s'efforcent néanmoins de faire la distinction. D'un côté, les me