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Libération

La dioxine empoisonne encore la Belgique. 300 porcheries fermées et 60000 tonnes de viande saisies.

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publié le 24 juillet 1999 à 0h02

Bruxelles, correspondance.

Un coup de dioxine, et ça repart. Encore sous le choc du cauchemar alimentaire de ces derniers mois, la Belgique a dû ordonner vendredi la fermeture de 300 nouveaux élevages porcins, et la saisie et destruction, dans les abattoirs, de 60 000 à 80 000 tonnes de viande de porc. Des taux élevés de pyralène (PCB) ­ précurseur chimique et «marqueur» de la dioxine toxique ­ ont été détectés dans de nombreuses exploitations, dans le cadre des analyses commandées par le gouvernement.

«Situation sérieuse». L'affaire, révélée par le quotidien flamand De Morgen, a aussitôt été confirmée par le nouveau ministre belge, écologiste, de la Santé publique, lors d'une interview à la radio RTBF. «La situation est sérieuse», a reconnu Magda Alvoet, en précisant toutefois que certaines des entreprises présentant des taux élevés de PCB étaient déjà sous séquestre et ne pouvaient vendre leur production. «Mais on a également découvert des taux élevés dans des fermes qui n'étaient pas bloquées, et qui n'avaient pas été ravitaillées en aliments contaminés dans la période du 15 au 31 janvier dernier», a ajouté la ministre. Ce qui montre que des livraisons de produits contaminés «ont également eu lieu en février et en mars».

Or, jusqu'à présent, les autorités d'outre-Quiévrain avaient toujours affirmé que la période de contamination était étroitement circonscrite dans le temps. Cette fois, jouant à la fois la prudence et la transparence, elles ont donc décidé de l'étendre jusqu