Bruxelles, correspondance.
Un coup de dioxine, et ça repart. Encore sous le choc du cauchemar alimentaire de ces derniers mois, la Belgique a dû ordonner vendredi la fermeture de 300 nouveaux élevages porcins, et la saisie et destruction, dans les abattoirs, de 60 000 à 80 000 tonnes de viande de porc. Des taux élevés de pyralène (PCB) précurseur chimique et «marqueur» de la dioxine toxique ont été détectés dans de nombreuses exploitations, dans le cadre des analyses commandées par le gouvernement.
«Situation sérieuse». L'affaire, révélée par le quotidien flamand De Morgen, a aussitôt été confirmée par le nouveau ministre belge, écologiste, de la Santé publique, lors d'une interview à la radio RTBF. «La situation est sérieuse», a reconnu Magda Alvoet, en précisant toutefois que certaines des entreprises présentant des taux élevés de PCB étaient déjà sous séquestre et ne pouvaient vendre leur production. «Mais on a également découvert des taux élevés dans des fermes qui n'étaient pas bloquées, et qui n'avaient pas été ravitaillées en aliments contaminés dans la période du 15 au 31 janvier dernier», a ajouté la ministre. Ce qui montre que des livraisons de produits contaminés «ont également eu lieu en février et en mars».
Or, jusqu'à présent, les autorités d'outre-Quiévrain avaient toujours affirmé que la période de contamination était étroitement circonscrite dans le temps. Cette fois, jouant à la fois la prudence et la transparence, elles ont donc décidé de l'étendre jusqu