Menu
Libération

La Norvège octroie un tribunal aux Samis. Une cour spécifique à ce peuple aborigène est à l'étude.

Article réservé aux abonnés
publié le 26 juillet 1999 à 0h03

Tromsø, envoyé spécial.

C'est un début de reconnaissance. Pour la première fois, les Samis (que l'on appelait Lapons auparavant) seront dotés d'un tribunal. Une juridiction norvégienne certes, mais avec une compétence samie ouvertement affichée. Une cour presque rien que pour eux, dans le grand nord de la Norvège, dans cette région du Finnmark où ils sont le plus nombreux. On parle de Karasjok, sur la frontière finlandaise, pour accueillir cette juridiction. Les autres villes samies du coin bataillent bien sûr pour héberger un tribunal qui, s'il demeure norvégien, n'en provoque pas moins une petite révolution. «A la grande époque du darwinisme social, on pensait que les Samis étaient incapables de comprendre la complexité des lois norvégiennes. Les choses commencent à changer», ironise Bård A. Berg, un historien sami de Tromsø. Comme beaucoup d'autres Samis de Norvège (les Samis, peuple aborigène, sont environ 60000 en Europe du Nord, dont 35000 en Norvège), il se félicite des travaux actuels des autorités norvégiennes. C'est la réorganisation en cours de leur système judiciaire à l'échelon local qui va déboucher sur la création d'un tribunal sami dans la partie intérieure du Finnmark. Une commission travaille sur le sujet depuis quelques mois, examinant notamment la question de la mixité. Il y aurait vingt à trente juristes samis en Norvège, dont une dizaine pourraient officier comme juges. Un tel tribunal ne pourra sans doute pas fonctionner avant plusieurs années. Mais la