Mitrovica, envoyé spécial.
Le sang n'en finit pas de couler au Kosovo. Vendredi soir, quatorze paysans serbes ont été abattus dans un village à vingt kilomètres de Pristina. C'est le premier massacre collectif constaté depuis l'arrivée des troupes de l'Otan, le 12 juin. Un coup dur pour la Kfor et la mission de l'ONU (Unmik) et un drame pour les habitants de Gracko qui enterrent leurs morts aujourd'hui.
Dans la plaine au sud de Pristina, c'est l'époque des moissons. Vendredi, à la tombée de la nuit, les paysans terminaient leur travail aux champs. Que s'est-il passé? Personne ne le sait encore. Des coups de feu ont été entendus et les familles inquiètes ont alerté l'armée britannique cantonnée dans la ville voisine de Lipjan. A 22 h 10, une patrouille a découvert treize corps sans vie autour d'une moissonneuse-batteuse et, 150 mètres plus loin sur un chemin de terre, une quatorzième victime au volant d'un tracteur dont le moteur tournait encore.
La zone a été bouclée par les hommes du Royal Irish Regiment, aidés des Canadiens. Transportés à l'hôpital de Pristina, les cadavres ont été identifiés par les familles, avant d'être autopsiés. L'enquête a été confiée à la Special Investigation Branch de l'armée britannique, responsable du secteur. Toutes les victimes sont serbes. D'après l'ONU, la moitié d'entre elles appartiennent à une même famille. Quatre-vingt familles serbes habitent Gracko. Contrairement à de nombreuses bourgades du Kosovo, le village est quasiment intact. C'es