Caracas,de notre correspondant.

C'est par KO que Hugo Chavez a gagné sa troisième grande bataille électorale. Après les présidentielles, il y a 8 mois, et un référendum en avril, c'était dimanche la désignation des membres de l'Assemblée constituante. Les candidats soutenus par Chavez, réunis au sein d'une coalition de gauche et centre-gauche, ont raflé 119 sièges sur les 128 à pourvoir. Aucune irrégularité n'a entaché le scrutin selon les observateurs de l'OEA, l'Organisation des Etats américains.

Le pouvoir, désormais presque sans partage, de Chavez suscite l'inquiétude de ses adversaires. L'ex-président social-démocrate Carlos Andres Perez, battu dimanche, a évoqué «l'instauration d'une dictature née hélas dans les urnes». Chavez peut maintenant tailler une Constitution à ses mesures dont il a commencé à rêver en 1992, quand il tenta un coup d'Etat. Malgré ses dénégations, il pèsera lourd sur la rédaction de la nouvelle Constitution «qui, a-t-il affirmé dimanche soir, dessinera de nouvelles institutions judiciaires élues, une autorité morale destinée à lutter contre la corruption, et prévoira la réélection présidentielle immédiate». Il a réitéré son souhait de voir les députés constituants prendre le pas sur les autres pouvoirs constitués. «Moi-même, je mets mon mandat présidentiel à la disposition de la nouvelle Assemblée, souveraine également pour définir les nouvelles règles du jeu de l'élection du chef de l'Etat.» Ces propos ont provoqué les applaudissements des millie