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Libération
Interview

Les Etats-Unis commencent à s'inquiéter

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L'avis de Mary Bottari, défenseur des consommateurs.
publié le 27 juillet 1999 à 0h03

Une recherche sur les sites Internet des principales organisations de défense des consommateurs américains (1) montre que l'utilisation d'hormones de croissance par les éleveurs de boeuf américains ne suscite guère d'inquiétude aux Etats-Unis, y compris de la part des groupes les plus mobilisés contre l'usage d'antibiotiques dans les aliments pour animaux ou les organismes génétiquement modifiés. «La plupart des Américains ignorent que leur viande est pleine d'hormones. Ils veulent avant tout une nourriture bon marché et ne font guère attention à ce qu'elle contient» explique le Dr Jane Rissler, de l'Union of Concerned Scientists, qui avoue que «le problème du boeuf aux hormones n'est pas pour nous une priorité, compte tenu de nos ressources limitées». L'organisation Public Citizen, qui se spécialise dans la surveillance des effets de la «globalisation» du commerce international, a cependant pris position contre l'imposition de sanctions par les Etats-Unis dans l'affaire du boeuf aux hormones. Libération a interrogé une de ses directrices, Mary Bottari.

Que pensez-vous de l'attitude américaine dans la querelle du boeuf aux hormones?

Nous sommes opposés à ce que les Etats-Unis tentent d'imposer au reste du monde leurs produits, alors que la science n'a pas tranchée sur la sécurité de ces produits. L'Union européenne a le droit de prendre des mesures de précaution, sur le boeuf aux hormones comme sur les organismes génétiquement modifiés (OGM), en attendant que la science ait eu le temps d'en déterminer les effets sur l'homme. Ce qui nous inquiète, c'est qu