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Libération

Les fronts du refus au Golan. Le plateau divisé entre opposition et résignation.

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publié le 27 juillet 1999 à 0h03

Plateau du Golan, envoyé spécial.

Il manquera toujours l'empreinte dorée du temps sur les murs du village, des terrasses au pied des champs et des mas aux pierres usées. Mais la force âpre des paysages, la fraîcheur de l'air saturé d'arômes et la diversité des feuillages font tout de même penser à un coin des Alpes de Haute-Provence. Cette ressemblance est une des raisons qui ont poussé Maurice Foinquinos à Newe-Hativ, au pied du mont Hermon. Après avoir tenu boutique à Marseille, quitté la France pour Israël en 1974, connu la galère dans une moshav (coopérative) du Neguev, bossé pour le gouvernement, il a bâti ici un hôtel dans le style chalet suisse. Et, en 1998, il s'est lancé dans la gastronomie. Avec succès. Il y a peu, son restaurant «Chez Stéphanie» a été bien noté par le Gault et Millau israélien. Agrandir la cuisine est devenu nécessaire. Mais faut-il faire des travaux quand l'avenir semble en sursis? Quand, chaque matin, les journaux détaillent la volonté du Premier ministre Ehud Barak de rendre le Golan en échange de la paix? «Ces travaux, je les ferai quand même. Tant qu'on ne me dira pas "partez, je resterai», répond-il. Mais le doute pèse désormais lourdement sur la vie quotidienne: «Avec ma femme, nous avons déjà songé à une solution de repli».

Le restaurateur se joindra aux Comités de défense mais sans croire à l'efficacité de la mobilisation. A la rigueur, lui qui a voté pour Netanyahou aux dernières élections, préfère espérer que Barak ne rendra pas le Golan