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Libération

Gracko enterre ses morts dans le calme. Les 14 Serbes tués vendredi ont été inhumés hier en présence de Bernard Kouchner.

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publié le 29 juillet 1999 à 0h05

Gracko, envoyé spécial.

Le village serbe de Gracko a enterré hier ses quatorze morts dans le plus grand calme. En fin de matinée, trois camions blancs du Haut commissariat aux réfugiés (HCR) ont déposé les cercueils sur le terrain de basket transformé en chapelle à ciel ouvert. Les femmes se lamentaient. La cérémonie religieuse orthodoxe a eu lieu là, au centre d'un grand pré autour duquel des fermes coquettes sont alignées. Plusieurs centaines de Serbes y ont assisté, souvent avec une petite bougie à la main. Certains étaient venus en car des villes voisines. La présence militaire de la Kfor était discrète; à peine 120 soldats britanniques assuraient la sécurité du secteur. «Nous sommes conscients que certains habitants nous en veulent», a reconnu un porte-parole de la Kfor.

Avis mortuaire. Vendredi soir, quatorze paysans ont été abattus alors qu'ils terminaient leur journée de travail aux champs. Les corps ont été autopsiés à Pristina et rendus aux familles mardi soir. Les victimes ont été tués par balles, mais la rumeur serbe prétend que les cadavres ont été maltraités par les assassins. Cloué à un poteau électrique, un avis mortuaire résume le drame: quatorze photos d'hommes, âgés de 18 à 63 ans. La famille Janicevic a ainsi perdu quatre des siens.

Cinq jours après les faits, les dix-huit détectives de la Special Investigation Branch de l'armée britannique sont toujours à la recherche des coupables. Hier matin, peu avant les obsèques, quatre Albanais de la ville voisine de