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Libération

Rugova, le grand absent. Le leader des Albanais modérés n'a toujours pas rejoint le Kosovo.

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publié le 29 juillet 1999 à 0h05

Que fait Ibrahim Rugova? Après être revenu quelques heures à

Pristina le 15 juillet lors de l'arrivée du nouvel administrateur civil de l'ONU Bernard Kouchner, le leader des albanais modérés était reparti pour Rome assurant vouloir chercher sa famille avant de se réinstaller au Kosovo. «Rugova est un homme trop important dans l'histoire de son pays pour ne pas comprendre que sans lui, sans sa voix et sa conscience, il ne pourra jamais y avoir de véritable changement au Kosovo», déclarait hier Kouchner dans une interview au Corriere Della Sera s'engageant à «garantir la sécurité» de Rugova et de sa famille et à «rééquilibrer» la composition du Conseil transitoire du Kosovo, organe consultatif de l'ONU que boycotte la Ligue démocratique du Kosovo (LDK, le parti de Rugova), s'estimant sous-représentée. L'attitude de Rugova laisse de plus en plus perplexes les dirigeants de son parti autant que ses proches.

Réélu président en mars 1998 dans un scrutin semi clandestin, l'écrivain francophone se considère comme la seule autorité représentative et légitime de la «République du Kosovo». Très solitaire dans son exercice du pouvoir ­ «un véritable autocrate», selon ses adversaires ­, il s'était encore plus replié sur lui-même depuis un an avec la montée en puissance de l'UCK puis avec la guerre. Otage des Serbes pendant 6 semaines et contraint de serrer la main de Milosevic, il a pu quitter le Kosovo le 5 mai. Mais Fehmi Agani, son numéro deux et son ami le plus proche, a été tué peu ap