Alger, envoyée spéciale.
«Il» parle beaucoup et partout, dans un arabe presque médiéval et un français précieux. La politique étrangère est devenue plus que «son» domaine réservé: une manière de signifier aux Algériens qu'ils lui doivent de n'être plus les parias qu'ils sont depuis sept ans de guerre civile. «Il» multiplie les annonces sur des thèmes populaires la paix, les libérations de prisonniers politiques , quitte à revoir ces initiatives à la baisse, parfois à les laisser en jachère, comme l'éternelle carotte destinée à séduire les jeunes, le service militaire.
Traversée du désert. Trois mois et demi après son arrivée au pouvoir, Abdelaziz Bouteflika, déploie une activité intense et bouscule les habitudes pour occuper le terrain. Il affiche en outre sa présence avec la satisfaction de celui qui savoure une revanche sur vingt ans de traversée du désert et sur l'opprobre général qui avait suivi son élection digne de l'ère du parti unique.
Il existe donc, c'est sûr, un style Bouteflika, et il tranche sur celui de ces prédécesseurs. Il mêle mépris, séduction et un autoritarisme qui consiste à frapper vite et tous azimuts. Sans parler d'une habileté pour apparaître à l'origine de mesures qui ne dépendent pas forcément de lui, par exemple, la «future et éventuelle» reprise des vols des compagnies européennes vers l'Algérie. L'amélioration de la situation sécuritaire et l'intérêt de ses compagnies pour le flux important d'Algériens qui traversent la Méditerranée, y sont pou