Marbella, envoyé spécial.
La Mosquée marmoréenne «du roi Abdulaziz Al Saïd», père de l'actuel dirigeant de l'Arabie Saoudite, n'avait pas connu une telle affluence depuis bien longtemps. Surplombant la baie de Malaga, le premier temple musulman édifié en Espagne depuis les «Rois Catholiques» suscite d'ordinaire plus de curiosité que de ferveur. Mais en ce vendredi, un millier de fidèles, pour l'essentiel des Saoudis en grande tunique blanche et chèche à damiers rouges, se pressent pour la grande prière de midi. Certains ont dû se résoudre à prier sous la canicule de l'été andalou. De l'extérieur, on n'entend que la voix puissante de l'imam Alla Ahmed Bachar. Une heure plus tard, la sortie du prince Salman 3e frère de la famille royale saoudie , provoque un bel embouteillage entre les Mercedes , les 4/4 de la Garde saoudie armée de mitraillettes, et les motos du corps d'élite de la police espagnole.
Le roi Fahd, lui, est invisible. Il a sa propre mosquée, à 1 km de là, dans l'enclos très protégé des 20 hectares de son palais «Vina de Marfil», construit en 1983. Un ballet de dignitaires en tuniques blanches devant une mosquée: c'est bien tout ce que les Marbellis (habitants de Marbella) ont pu voir du très attendu séjour du souverain saoudien sur leurs terres. Lorsque le puissant monarque du désert, 78 ans, débarqua le 17 juillet avec sa suite à bord de 8 avions dont 3 Boeing 747, ils avaient cessé de croire au retour du plus prestigieux des locataires de Marbella, pourtant b