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Libération

Les Tonga admis au sein de l'ONU

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publié le 30 juillet 1999 à 0h06

Le centre de gravité de l'assemblée générale des Nations unies s'est

considérablement déplacé hier vers l'hémisphère Sud, grâce à un nouvel adhérent de poids: le roi du Tonga, Taufa'ahau Tupou IV. Le Conseil de sécurité a en effet approuvé à l'unanimité l'admission dans l'hémicycle new-yorkais du royaume des Tonga qui regroupe sur trois archipels du Pacifique, 172 îles ­ la 172e est née en février à la suite d'une éruption volcanique ­, dont 135 sont désertes. La Chine avait un moment menacé de bloquer cette admission en raison des liens commerciaux, au sein d'une entreprise de téléphone satellitaire, d'une princesse et de Taïwan. Mais magnanime, Pékin s'est finalement abstenu. Le royaume du Tonga est donc le 187e Etat membre onusien. L'intronisation du Tonga, 104 000 habitants et 443 voitures, n'influera pas seulement dans le sens d'une «pacification» de l'assemblée générale, mais aussi dans celui d'une féodalisation. Le royaume est en effet l'un des derniers régimes féodaux de cette région du monde. Il avait été déstabilisé l'an dernier par une campagne populaire lancée sous le mot d'ordre «La perte de poids salutaire», très contestée, qui avait eu pour dangereuse conséquence un amaigrissement du souverain Taufa'ahau Tupou IV, de 201 à 130 kg. La fin de la campagne, la nomination au poste de bouffon royal d'un affairiste californien, la victoire du XV tongais sur le XV tricolore, en plus de cette entrée sur la scène diplomatique devraient permettre au monarque de retrouver