Alger, envoyée spéciale.
L'Algérie entend montrer que la guerre civile fait partie du passé et sa presse se charge de le signifier. «L'Europe à Alger», titraient ainsi les principaux quotidiens. Arrivé hier a Alger pour une visite de deux jours, Hubert Védrine a montré qu'il avait reçu le message: «Je viens, dans un contexte nouveau, et prometteur.» Tout est donc fait pour montrer la volonté des deux capitales de tourner une page sur la énième période de tension qui suivit l'élection d'Abdelaziz Bouteflika en avril. La France avait alors exprimé sa «préoccupation» après la fraude massive qui a entaché ce scrutin. Le nouveau président algérien avait tonné son «refus d'accepter une tutelle étrangère». Mais, comme toujours à Alger, le chaud a vite soufflé après le froid. Soucieux de se forger une légitimité internationale susceptible de faire oublier les conditions de son arrivée au pouvoir, le chef de l'Etat algérien a multiplié les signes d'ouverture envers les capitales étrangères, particulièrement à l'égard de Paris avec qui il a souhaité établir un «partenariat tout à fait privilégié».
C'est cette opportunité que la France entend saisir pour normaliser des relations en dents de scie car prisonnières de rapports de force dans lesquels Alger transforme en psychodrame toute mauvaise humeur à l'égard de l'ancienne puissance coloniale. Il s'agit aussi de ne pas perdre du terrain face à la concurrence des Espagnols dont le chef de la diplomatie a «grillé» Hubert Védrine à Alger