Washington, de notre correspondant
«Tiens, encore un massacre. Ça devient une habitude...» se souvient avoir pensé Dan Guimond, un des témoins interrogés par les médias après la tuerie qui a fait 13 morts et 7 blessés graves jeudi après-midi à Atlanta (Géorgie). «Ce genre de choses arrive désormais n'importe où, du Colorado à la Géorgie», commente Bill Campbell, maire de la capitale du «nouveau Sud». «C'est comme un cancer qui ronge l'âme de ce pays"» Et vendredi matin, le New York Times constatait dans un éditorial consacré au dernier en date des carnages qui se sont multipliés dans les écoles, les lieux publics ou sur les lieux de travail que «le point commun (de ces tragédies) est qu'il y a trop d'armes en circulation dans ce pays"» Ces armes, aisément accessibles, transforment en bain de sang des drames de la vie quotidienne comme celui de Mark Barton, 44 ans. Ce grand maigre et taciturne, «type tout ce qu'il y a d'ordinaire» selon ses voisins, chimiste de formation et chef scout, a pris jeudi après-midi un pistolet semi-automatique 9 mm et un calibre45, s'est rendu dans les bureaux de deux sociétés de courtage, et y a ouvert le feu au hasard avant de s'enfuir, puis de se suicider au volant de sa camionnette après que la police l'eut coincé dans une station-service.
Les Américains ont pu suivre pendant des heures, en direct sur toutes les chaînes télévisées, des scènes désormais habituelles de la fuite panique d'hommes et de femmes tandis que des unités antiterroristes lo