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Libération
Reportage

La jeunesse marocaine espère des changementsAdil, golden boy, et Najat, travailleuse sociale, attendent beaucoup du nouveau roi.

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publié le 31 juillet 1999 à 0h06

Casablanca envoyé spécial

Adil, le golden boy de la finance, rêve d'un développement à l'asiatique. Najat, la «Mama» des enfants de la rue, a des espoirs de panse-plaies. Ils illustrent le Maroc des disparités sociales. Tous deux ont l'âge du nouveau roi, 35 ans, et se prennent à rêver. Au changement de génération, dans un pays figé. Espoirs croisés.

A 36 ans, Adil Douiri trône en plein centre de Casablanca, dans un immeuble de marbre, avec hôtesses papillonnantes et portes vitrées électriques. Il usait auparavant ses chemises rayées à Paris, chez Paribas. Après treize ans à l'étranger, ce fils et petit-fils de ministres a regagné son pays en 1992, pour les privatisations, devenant l'un des premiers banquiers d'affaires. Bonne idée: parti avec 2 salariés en 1992, le Casablanca Finance Group (CFG) compte aujourd'hui 110 personnes. L'an dernier, CFG a crû de 50%. Pour 1999, il prévoit + 35%. Bref, le bonheur.

Nouveaux créneaux. Mais Adil Douiri veut construire du durable et il a une certitude: sa fortune passe par le développement du Maroc. Là, le jeune banquier est impatient. Pays trop conservateur, trop prudent à ses yeux. Il faut, dit-il, «une vision». Et il espère que le roi l'aura. Lui, en tout cas, qui conseillait Hassan II au sein du «G14», un groupe informel de réflexion, a un plan. «On ne doit pas s'inspirer des USA, mais de la Malaisie. Il y a urgence de volontarisme.» Le pays doit se lancer dans de nouveaux créneaux: l'assemblage des circuits intégrés, des semi-cond