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Védrine en Algérie: grands sentiments, peu de concretLes contentieux bilatéraux ne sont pas encore réglés.

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publié le 31 juillet 1999 à 0h06

Alger envoyée spéciale

Personnalité complexe, beau parleur, capable de faire preuve, comme souvent les hauts responsables algériens, d'une incroyable lucidité concernant l'état de leur pays, Abdelaziz Bouteflika aime séduire. Il a visiblement fait mouche avec Hubert Védrine, qui a achevé, hier, une visite de deux jours à Alger. On savait que l'heure était à la détente entre la France et l'Algérie. Et il était clair, avant même l'arrivée du chef de la diplomatie française, que les accès de colère, réels ou feints mais récurrents d'Alger contre l'ancienne puissance coloniale, faisaient partie du passé. A l'issue d'un entretien de cinq heures, entrecoupé d'un «déjeuner fort sympathique», Hubert Védrine, second membre du gouvernement après Jean-Pierre Chevènement à se rendre en Algérie en un mois, n'a pas ménagé ses mots pour marquer «ce nouveau contexte». A ses yeux, en effet, il ne s'agit ni d'un réchauffement entre Paris et Alger, ni de «retrouvailles» mais carrément de la «refondation d'une relation».

La volonté de Paris de normaliser ses rapports avec un pays estimé «trop proche» pour qu'on laisse ceux-ci se dégrader, n'est pas nouvelle. Hubert Védrine s'y est employé depuis deux ans. «Sans réponse réelle», remarque-t-on côté français. Du coup, Paris veut voir un «moment charnière à saisir» dans l'arrivée au pouvoir de Abdelaziz Bouteflika et dans les «avances» faites à la France, à travers les invitations adressées à Jacques Chirac et Lionel Jospin. Si nombre d'interrogation