Les Taliban, qui ont conquis en l'espace de six ans plus des quatre
cinquièmes de l'Afghanistan, ont déclenché depuis le 27 juillet une offensive générale pour tenter de déloger l'opposition de ses derniers retranchements. Il s'agit, jurent les Taliban, «d'en finir une fois pour toutes» avec le commandant Ahmed Shah Massoud, dernier chef de guerre à s'opposer à la mainmise totale des miliciens intégristes sur l'Afghanistan. Les trois premiers jours de l'offensive auraient fait plus d'un millier de morts de part et d'autre. Invoquant des «raisons de sécurité», le Comité international de la Croix-Rouge et les Nations unies ont décidé la semaine dernière d'annuler tous les vols humanitaires à destination de Kaboul.
Les Taliban (littéralement: «étudiants en théologie») ont pris pour cible les positions du commandant Massoud à grand renfort d'artillerie, d'aviation et de troupes fraîches. Selon des diplomates, des milliers de «volontaires» pakistanais et arabes ont afflué vers Kaboul ces dernières semaines pour prêter main forte aux Taliban. Le commandant moudjahidin, d'ethnie tadjik, est menacé simultanément sur plusieurs fronts, dans les provinces de Parwan et de Kapisa au nord-est de Kaboul. Hier, les forces de Massoud ont battu en retraite sous la pression de la milice intégriste au nord de Kaboul. Les combats ont fait rage autour de la base aérienne de Bagram, située à 50 km au nord de la capitale. L'opposition a affirmé successivement que ses troupes avaient perdu puis repris