Menu
Libération

Colombie: explosion, excommunications : l'archevêque de Cali a excommunié samedi les guérilleros de l'ELN.

Article réservé aux abonnés
publié le 2 août 1999 à 0h20

Miami de notre correspondant régional

Une excommunication collective. C'est par cet anachronique châtiment que l'archevêque de Cali, Mgr Isaias Duarte, a sanctionné samedi les guérilleros de l'ELN (Armée de libération nationale, guévariste) qui détiennent toujours 36 des 143 fidèles capturés en pleine messe, le 30 mai. Le prélat se dit sans illusion sur l'effet que produira la mesure sur les chefs du mouvement, notoirement athées, mais il escompte qu'elle impressionnera les combattants de base, majoritairement catholiques pratiquants. Le commandant en chef de l'ELN, Nicolas Rodriguez, alias «Gabino», avait d'ailleurs pris la menace au sérieux, au point de présenter ses excuses à à Rome, en juin, où il a rencontré le cardinal colombien Dario Castrillon, proche conseiller du pape.. Mais finalement, loin de céder à l'ultimatum fixé par Mgr Duarte, les insurgés ont envoyé une lettre au Vatican où ils promettent de libérer tous leurs prisonniers, mais seulement après versement d'une rançon. Appel au dialogue. Jean-Paul II s'est personnellement déclaré préoccupé, hier, par la situation. De sa résidence de Castelgandolfo, il a déclaré suivre «de près les épisodes douloureux du conflit armé qui déchire la Colombie». «La négociation, a-t-il conclu, est l'unique route possible pour la réconciliation.» Mais ce dialogue, plus grand-monde n'y croit sur place. Pour beaucoup, le week-end écoulé aura au contraire porté le coup de grâce au processus de paix entamé, il y a exactement un an, à