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Grâce royale pour 46000 détenus au Maroc : le premier discours de Mohammed VI suscite espoir de changement et de réformes accélérées.

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publié le 2 août 1999 à 0h08

Jamais grâce royale n'aura été si importante, même si chaque fête

nationale ou religieuse est l'occasion d'une amnistie. A l'occasion de son accession au trône, le nouveau monarque Mohammed VI a en effet gracié 46 000 prisonniers, dont 10000 seront libérés immédiatement. Les autres verront leur peine réduite. Bien qu'aucune information n'ait été diffusée sur les détenus concernés, il s'agit généralement de prisonniers de droit commun. Beaucoup d'étrangers emprisonnés dans le royaume ­ il y en aurait plus de 700 ­ figureraient aussi sur les listes. La plupart d'entre eux ont été condamnés à des peines allant rarement au-delà de cinq ans de prison, pour des délits liés au trafic de résine de cannabis, produite en grande quantité dans le nord du pays.

Discours. On ignore si des «politiques» font partie de la grâce royale, qu'il s'agisse d'islamistes ou, par exemple, de Belkacem Hakimi, détenu depuis 1985 et qui, contrairement à certains de ses codétenus, n'a pas bénéficié de l'amnistie prononcée en 1998.

Au-delà de cette grâce royale, c'est le premier discours de Mohammed VI qui retient l'attention des journaux marocains. Leur ton indique espoir de changement et d'accélération des réformes. «Un Etat sûr de lui doit renoncer aux pratiques anciennes marquées par des préoccupation sécuritaires exagérées», insiste ainsi Al-Ittihad Al-Ichtiraki, le quotidien de l'USFP (socialiste), pilier de la coalition gouvernementale, tandis que le bureau politique de ce parti met l'accent sur le fa