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Libération

Kosovo: Kouchner tonne contre l'esprit de revancheLa cathédrale orthodoxe de Pristina a été plastiquée.

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publié le 2 août 1999 à 0h20

«Cette revanche permanente doit cesser», a grondé Bernard Kouchner,

après avoir parcouru hier les décombres de la cathédrale orthodoxe de Pristina, plastiquée pendant la nuit. L'attentat contre ce lieu de culte serbe est «totalement inacceptable», a jugé l'administrateur français de l'Onu au Kosovo. Comme le Premier ministre britannique Tony Blair qui, au lendemain du sommet de Sarajevo sur la stabilité dans les Balkans, s'est rendu à Pristina pour exhorter les Albanais du Kosovo à la tolérance, Kouchner cherche les mots qui pourraient ramener les Kosovars à la raison.

La cathédrale, dont la construction n'était pas terminée, a été endommagée. Au moins n'y a-t-il pas de blessé. Car depuis le retrait des forces serbes à la mi-juin et le retour des réfugiés, les violences ont fait des dizaines de victimes serbes, de nombreuses maisons ont été pillées et incendiées. Plus de la moitié des 200000 Serbes du Kosovo auraient fui la province. Hier encore, après des semaines d'intimidation, tous les habitants serbes de Zitinje, dans le sud-est du Kosovo, ont pris le chemin de l'exil, en voitures et remorques, escortés par des soldats américains de la force de paix (Kfor). Un groupe de dix Albanais qui avaient été surpris en train de piller des maisons vides étaient retenus par la Kfor. Au moins deux d'entre eux portaient des armes. «Quelques Albanais se comportent de la même manière que ceux qui viennent juste de se retirer», a déclaré le commandant des troupes de l'Otan au Kosovo, le g