Rome de notre correspondant
«Avec les néonazis, jamais" Je suis juif, je parle en tant que juif et au nom de 15 millions de juifs d'Israël, de 40000 juifs italiens et de 12000 juifs romains», s'époumone l'architecte Bruno Zevi, 81 ans, du haut de la tribune. «Je veux empêcher Marco Pannella et Emma Bonino de salir le Parti radical en le couvrant de boue par une alliance technique avec Le Pen». Forte de son succès aux européennes (8,5%) Emma Bonino pensait faire du Ve congrès national des Radicaux un tremplin médiatique pour lancer une nouvelle campagne de référendums en Italie. L'accord «technique» que les Radicaux s'apprêtaient à passer avec les troupes de Le Pen (ainsi qu'avec l'extrême droite belge flamande, la Ligue du Nord et le Mouvement social italien) à Strasbourg, faute d'avoir assez de députés pour constituer à eux seuls un groupe parlementaire, a finalement éclipsé l'objet du Congrès. Dès l'ouverture des travaux, samedi, Bruno Zevi, président d'honneur du parti, s'en est violemment pris à la direction en lançant: «il ne peut y avoir un antisémitisme, un néonazisme même technique, des radicaux. Qu'est-ce que cela veut dire un accord technique? ["] Tous ceux auxquels font référence les radicaux n'ont jamais fait d'accord technique avec les nazis». Bonino et Pannella, le leader historique du mouvement, encaissent sans répondre. «Je remercie Bruno Zevi de sa contribution», tente d'esquiver l'ancien commissaire européen. Un vieux militant, Nicola Terraciano, apostroph