Rome de notre correspondant
Durant la guerre, ils furent plus de 14 000, en grande majorité Albanais du Kosovo, à fuir les persécutions serbes et les combats pour traverser l'Adriatique et trouver refuge en Italie. «Depuis, quelques-uns d'entre eux sont sans doute rentrés au Kosovo», estime-t-on au ministère de l'Intérieur italien. Mais aujourd'hui, les Balkans continuent de charrier quasi quotidiennement des vagues de réfugiés sur les côtes des Pouilles: quelques Serbes et surtout de nombreux tziganes de Yougoslavie qui cherchent à fuir la violence, entassés à bord de gros remorqueurs, de puissants Zodiac pour les plus fortunés, ou agrippés désespérément à de petits canots pneumatiques pour les plus démunis. Accusés d'avoir été des «complices et des collaborateurs des Serbes», les Tziganes craignent affirment-ils les représailles.
En quelques semaines, depuis la fin des bombardements, plus de 3 000 d'entre eux ont été repêchés par les marins italiens. Samedi dernier, ce sont d'un coup 1 010 personnes (dont 489 enfants), en provenance du port de Bar au Monténégro qui ont été accueillies à Bari alors que le Milos, un navire de 35 mètres sur lequel elles étaient embarquées, semblait sur le point de sombrer. Tous les rescapés ont été dirigés vers des centres d'accueil dans les Pouilles en attendant que les autorités italiennes statuent sur leur sort.
L'ensemble des Tziganes interrogés à leur arrivée expliquent qu'ils ont fui la peur, les agressions et les règlements de comptes