Recroquevillés l'un à côté de l'autre, serrant sur le coeur une
lettre en forme d'appel au secours, les deux enfants guinéens de 14 et 15 ans retrouvés morts lundi à Bruxelles dans le train d'atterrissage d'un avion de la Sabena ont considérablement ému en Belgique. Le message posthume des deux adolescents adressé aux «excellences et responsables de l'Europe» (lire ci-contre), a assuré le vice-Premier ministre belge Louis Michel, sera remis à tous ses collègues européens. «Nous ne pouvons laisser sans réponse ce cri pour une vie meilleure ["] nous devons rendre l'espoir à l'Afrique», a jugé Louis Michel, pour qui il faut que toute l'Europe soit consciente de la situation misérable de la région. «Nous sommes obligés moralement et humainement de jouer un rôle en Afrique centrale.» En Guinée, l'un des pays les plus pauvres du monde, il n'y a encore eu aucune réaction officielle sur ce drame. Il n'y a pas de quotidien à Conakry, et la presse n'avait pas encore évoqué l'affaire hier.
Les résultats de l'autopsie des corps de Yaguine Koita et Fodé Tounkara, effectuée mardi, n'avaient pas encore été divulgués hier soir. Cependant, il paraît certain que tous les deux sont morts de froid, car l'avion, qui effectuait la liaison Conakry-Bamako-Bruxelles volait à 10 000 mètres d'altitude, où la température extérieure oscille entre 50 et -55 °C. Conscients du froid qui pouvait régner dans leur cachette, ils avaient enfilé plusieurs pulls et pantalons, mais ne portaient que de simples sand