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Libération
Interview

Cheikh Yassine, chef spirituel du Hamas, répond à «Libération».Contre Israël, «l'action militaire».

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publié le 6 août 1999 à 0h23

Gaza envoyée spéciale

Pour accéder à la maison de Cheikh Ahmed Yassine dans la banlieue de Zeitoun, au sud de la ville de Gaza, il faut quitter l'asphalte et zigzaguer sur un chemin de sable entre pelleteuses, ânes et ordures. La route ne va pas jusqu'à lui. Le chef spirituel du Hamas, le mouvement de la résistance islamique fondé en décembre 1987 peu après le début de l'intifada, est pour l'instant en dehors du jeu qui se joue depuis quelques semaines entre Palestiniens et Israéliens autour d'un processus de paix auquel il s'est toujours opposé. Mais l'organisation extrémiste palestinienne, dont l'acronyme arabe signifie également «ferveur», pourrait bien faire à nouveau parler d'elle.

«Nous devons résister à l'occupant plus que jamais», déclare Cheikh Yassine dans une interview à Libération, tout en se disant prêt à accepter la main tendue dimanche au Caire par les représentants du Fatah, la principale faction au sein de l'OLP, et du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), jusque là membre du «front du refus» au processus de paix. «A condition, précise le chef du Hamas, que les accords d'Oslo ne soient pas la base des discussions.»

Grande Palestine. L'homme est paralysé des mains et des jambes, sa voix est à peine audible, son apparence est frêle mais son oeil est vif et ses réparties mordantes. «L'impasse dans laquelle se trouvent aujourd'hui Israéliens et Palestiniens était prévisible et je l'avais prévue. Car Barak n'est pas un homme de paix, c'est un homme