Moscou de notre correspondante
En Russie, l'exemple vient du sommet de l'Etat. Un audit international vient ainsi de confirmer que la Banque centrale russe (BCR) avait, durant des années, secrètement transféré une partie de ses fonds à une obscure société offshore. Celle-ci faisait alors de juteux placements et réalisait de formidables bénéfices dont l'Etat russe ne voyait pas la couleur. L'affaire a éclaté le 1er février dernier. Le procureur général Iouri Skouratov révèle que de 1993 à 1997, les dirigeants de la BCR ont placé près de 50 milliards de dollars dans la société offshore Fimaco basée sur l'île anglo-normande de Jersey, un paradis fiscal. Le procureur n'étaye guère ses accusations mais sous-entend que dans ces fonds, il y a des crédits du FMI. Pris dans des intrigues de palais, le lendemain il présente sa démission.
Gêné, le Fonds monétaire international, grand bailleur de fonds de la Russie, invite la BCR à commander un audit. Le rapport du cabinet PricewaterhouseCoopers, diffusé jeudi soir sur le site Internet du FMI (1), est clair sur l'essentiel: dans une totale opacité, la BCR transférait des fonds à Fimaco. Et l'on ignore dans quelles poches allaient les formidables profits tout comme les commissions de gestion.
Filiale d'Evrobank, elle-même une filiale de la BCR basée à Paris, la société Fimaco Financial management company limited a été créée en novembre 1990 avec un capital de 1 000 dollars. Selon le rapport d'audit, dans le plus grand secret, la banque