Conçu dans la fougue des grands projets de développement au
lendemain de l'indépendance, le projet de la vallée de Narmada, comprend 3 300 barrages (dont 30 grands et 135 de moyenne envergure). Le Sardar Sarovar est le plus grand de tous (88 mètres aujourd'hui). Son réservoir s'étend sur plus de 200 kilomètres. Les travaux s'accélèrent après 1985 grâce à un prêt de 450 millions de dollars de la Banque mondiale qui se retire finalement de l'affaire en 1993 sous la pression initiée par l'association de protestation Narmada Bachao Andolan (NBA). A l'origine, le projet global entend irriguer 1,8 million d'hectares de terre, générer 1 450 MW d'électricité et apporter de l'eau potable à 40 millions de personnes (notamment dans la région désertique du Kutch à la frontière du Pakistan). Selon les rares chiffres officiels disponibles, 8 215 villages seulement bénéficiaient en 1991 d'apport en eau potable générée par le projet.
En 1979, le gouvernement prévoyait de déplacer 6 000 familles. Aujourd'hui, il parle de 41 000. Selon NBA, 85 000 familles, soit un demi million de personnes devraient être en fait touchées. Le coût officiel s'élève à 28 milliards de francs, le double selon NBA, soit la moitié du budget total indien consacré à l'irrigation en 50 ans. Selon NBA, le Sardar Sarovar devrait fournir seulement 3% des 50 MW d'électricité initialement prévus. Avec ses 3 600 barrages actuels, sans compter les 3 300 nouveaux du projet de la vallée de Narmada, l'Inde est le troisième const