Bucarest correspondance
Devant l'entrée principale de l'ancienne résidence des Ceausescu, dans une grande villa du boulevardul Primaverii (boulevard du printemps), pour la première fois rouverte depuis dix ans, une Mercedes 350 Sl fabriquée en 1973, avec 4 000 kilomètres au tableau de bord, attend son acheteur. Elle appartenait à Zoe Ceausescu, la fille du défunt dictateur. A côté sont rangés la Buick Electra du «Danube de la pensée» et la première Dacia 1 100 (ex-Renault 10) fabriquée à Colibasi-Pitesti en 1968, achetée 4 100 dollars par l'automobile-Club roumain. Elles ont été mises en vente aux enchères hier avec cinq autres voitures de la famille. En tout quelque 660 objets (chaussures, tableaux, tapis, vêtements, vaisselle, bibelots, linges, fourrures en zèbre, vison, léopard, jaguar, des porcelaines fines, etc.), le tout évalué à 1,8 million de francs, seront adjugés jusqu'à dimanche prochain avec «certificat d'origine».
La fourrure de l'exécution. Pour les portraits du dictateur et de son épouse avec des colombes, au milieu d'enfants ou d'ouvriers méritants , les enchères ont commencé à tout juste 400 F pièce. Un marchand grec a emporté le lot pour dix fois la mise à prix. Le public est nombreux, plutôt des curieux que des acheteurs. Quelques minutes avant le début de la séance, un Saoudien réclamait à cor et à cri le catalogue des objets présentés car «il attendait une commande». Un homme d'affaires américain gueulait contre la mauvaise organisation. Une touriste a