Mitrovica envoyé spécial
Hassan Preteni a le sourire carnassier. «L'armée française est une armée très puissante, reconnaît-il volontiers. Mais, depuis quelques temps, on la sent un peu déboussolée.» Parole d'expert. Cet ancien officier albanais des forces yougoslaves, passé dans les rangs indépendantistes aux débuts de la rébellion kosovare, a été désigné tout récemment par l'UCK pour former le bataillon de Mitrovica de sa future Garde nationale. Il dément formellement son implication dans l'organisation des manifestations, mais reconnaît que ses hommes encadrent les protestaires. «Une présence nécessaire pour éviter les débordements», précise-t-il. Confrontation. La direction indépendantiste de Mitrovica a d'ailleurs fait une nouvelle démonstration, hier, de sa capacité à pousser ou réduire les feux sous le chaudron municipal. Dans la matinée, une centaine de jeunes gens athlétiques s'est réunie devant le pont qui enjambe l'Ibar avec l'intention affichée de le franchir en direction du bastion serbe de la ville. La confrontation avec le détachement français dépêché pour leur interdire le passage a rapidement gagné en rudesse et un capitaine touché par un moellon de belle taille a dû être évacué avec une fracture du crâne. Puis l'intervention opportune d'un haut commandant de l'UCK a subitement ramené le calme. «Nous comprenons l'exaspération de la population qui se voit interdire l'accès à l'hôpital de la ville», situé dans le quartier contrôlé par les nationalistes serbe