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Portrait

L'entrant: Vladimir Poutine Le libéral silencieux

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publié le 10 août 1999 à 0h08

Après vingt ans dans les services secrets, il avait pris la tête du contre-espionnage russe en 1998. En politique, où il venait de se lancer, il avait la réputation de savoir tenir sa parole et sa langue. Autant dire que Vladimir Poutine, le nouveau Premier ministre russe par intérim, est un de ces hommes publics qui ont tout fait pour rester mal connus.

Sitôt nommé, Poutine a déclaré qu'il maintiendrait à leurs postes les responsables de l'Economie et des Finances, manière de rassurer les milieux des affaires et de mettre en avant ce qui manquait à son prédécesseur, l'expérience économique.

Au jeu des familles, Poutine, 47 ans, est un des proches du libéral Anatoly Tchoubaïs, père du programme des privatisations, originaire comme lui de Saint-Pétersbourg (ex-Leningrad). Dans les cercles qui entourent Boris Eltsine, l'ancien agent secret fait partie de ceux qui n'ont jamais trahi, estime l'ombrageux président lui-même. Lorsque les enquêtes financières du procureur Iouri Skouratov se sont approchées du Kremlin l'an dernier, Poutine ­ à la tête des services secrets ­ joue la garde rapprochée, sans pitié, ni états d'âme. Le procureur est inculpé, les dossiers enterrés. Sa carrière commence pourtant loin du Kremlin, où Boris Eltsine le voit candidat pour l'an 2000. Après des études de droit à la prestigieuse université de Saint-Pétersbourg, il entre dans le contre-espionnage. Première mission: l'Allemagne. Un trou noir dans sa biographie, qui dure une dizaine d'années et encore, l