Jérusalem envoyée spéciale
Jérusalem, la ville trois fois sainte, est partagée entre ceux qui craignent et ceux qui espèrent un phénomène considéré par beaucoup comme divin. Ici, tout est signe. Et l'éclipse l'occasion, pour les trois communautés religieuses (musulmane, juive et chrétienne), des interprétations les plus audacieuses.
Des boutiques fermées, des rues et des ruelles désertes, des habitants cadenassés chez eux, c'est le spectacle que devrait offrir aujourd'hui la partie est de la ville, majoritairement peuplée de Palestiniens. Cheikh Ekrima Sa'id Sabri, le grand mufti de Jérusalem, la plus haute autorité religieuse musulmane de Palestine, a fait diffuser un tract sur l'éclipse dont le recto donne des conseils scientifico-médicaux et le verso des conseils religieux. Il y est recommandé de rester enfermé chez soi, de ne pas faire de bruit, et surtout de prier pour implorer la protection de Dieu. Car un Hadith (récit sur les actes et paroles de Mahomet) dit: «Si tu vois une éclipse, dépêche-toi et prie.»
Ecartelé entre sa foi et les explications «scientifiques», Cheikh Sabri affirme: «Tout peut arriver: la cécité ou le cancer de la peau par les rayons noirs que va diffuser le soleil, un tremblement de terre ou même la fin du monde. C'est pourquoi nous recommandons aux gens de rester chez eux, de porter des vêtements blancs pour repousser les rayons du soleil et surtout de prier. C'est ce que je ferai moi-même.» Ce mercredi a été déclaré jour férié pour les Palestiniens