Pristina envoyé spécial
La visite aux troupes tricolores aura été expédiée au pas de course. Un rapide passage au chevet du capitaine blessé lors des dernières manifestations sur le pont de Mitrovica, un entretien avec le commandant du détachement, puis retour à Pristina. Rattrapé par le regain de tension de ces derniers jours entre l'Armée de libération du Kosovo (UCK) et le contingent français de la Kfor, le ministre français de la Défense, Alain Richard, a dû écourter hier sa tournée des popotes kosovares pour se consacrer à une entremise hautement diplomatique auprès de la direction albanaise. Une heure durant, Alain Richard a écouté les doléances d'Hashim Thaçi, chef du «gouvernement intérimaire» mis en place par l'UCK et qui, la veille, dénonçait «l'arrogance» de la France, accusée à mots couverts de parti pris serbe. Le ministre a déclaré «comprendre» les propos du chef de l'UCK" Cette rencontre avait été organisée dans l'urgence à la demande de Thaçi. Il est vrai que, depuis trois semaines, les représentants de l'ONU au Kosovo ont intensifié leurs pressions sur les structures de pouvoir, locales ou provinciales, investies par l'UCK dans la foulée de l'effondrement de l'appareil administratif serbe. L'ONU s'appliquant à reconstruire un service public, les zones de friction tendent à s'élargir. «La communauté internationale et la Kfor ont décidé de faire comprendre aux militants de l'UCK qu'elles n'accepteront pas de cogérer avec eux. Et Thaçi en veut à la France d'avo