Moscou de notre correspondante
Après la classe politique, la presse russe a vertement critiqué hier le brusque limogeage du Premier ministre Sergueï Stépachine et la désignation de Vladimir Poutine, propulsé dauphin présidentiel. La plupart des journaux voient dans le geste de Boris Eltsine le coup de sang d'un vieux président, soucieux d'organiser sa succession et de laisser ses hommes aux postes clés. Les commentateurs ne font guère de lien entre la détérioration de la situation au Daghestan (Caucase) où les forces de l'ordre affrontaient hier des rebelles islamistes et le limogeage de Stépachine. Le quotidien Kommersant prédit qu'avec Poutine, un homme qui a fait toute sa carrière dans le KGB et dans le FSB, il faut s'attendre à un durcissement: «Depuis longtemps, le Kremlin envisage des scénarios comme l'introduction de l'état d'urgence ou l'annulation de la présidentielle. Pour tenir le rôle du dauphin-dictateur, Poutine convient mieux que Stépachine.»
Le Premier ministre, qui doit encore être confirmé lundi par le Parlement russe, a donné lundi soir sa première interview télévisée. Très peu connu du grand public, il a tenté de se présenter sous son meilleur jour. Souriant, il a répondu poliment, mais sans rien révéler de sa politique à venir.
«Expert». Poutine, qui s'est vanté de ne pas être néophyte en agitant sa thèse d'économie, a confirmé qu'il garderait l'équipe financière sortante. La Russie est engagée dans de délicates négociations avec ses créanciers occiden