Sale été pour les dix-neuf futurs commissaires européens: bombardés,
début août, de 50 à 90 questions écrites du Parlement européen, ils n'ont plus que quatre jours pour rendre leur copie. Celle-ci sera passée au crible avant la tenue, entre le 30 août et le 7 septembre, d'un «grand oral», qui pour certains ne s'annonce pas une partie de plaisir. Pascal Lamy, le commissaire français désigné par les socialistes, doit notamment s'attendre à une méchante séance de gril. Les eurodéputés ne manqueront pas de questions perfides sur ses huit ans à Bruxelles à la tête du cabinet de Jacques Delors ou son rôle dans le sauvetage du Crédit Lyonnais, dont, après 1994, il est devenu numéro deux. L'audition des quatre femmes et quinze hommes appelés à former le nouvel exécutif européen autour du président Romano Prodi «ne sera pas une promenade», a averti l'élu allemand Ingo Friedrich (CSU). Encore tout fier d'avoir provoqué, en mars, la chute de la Commission Santer, au lendemain de l'accablant «Rapport sur les allégations de fraude, de mauvaise gestion et de népotisme» rendu par un comité d'experts indépendants, le Parlement européen entend plus que jamais user de ses prérogatives. Pour que la nouvelle Commission soit la plus propre possible. «Mieux vaut être très critique aujourd'hui qu'avoir des regrets dans six mois. C'est d'ailleurs dans l'intérêt de la Commission elle-même de partir sur des bases fortes et saines», estime l'eurodéputée libérale néerlandaise Lousewies van der Laan. L