Berlin, Jérusalem, correspondances
«Ce document est historiquement extraordinaire.» Willi Dressen s'enthousiasme de sa découverte. A la demande du quotidien allemand Die Welt, le procureur de l'Institut de recherche sur les crimes de guerre nazis à Ludwigsburg a exhumé de ses archives un manuscrit de 127 pages. 127 feuillets couverts d'une écriture difficilement lisible et qui reflètent, juge-t-il, un «style larmoyant». Ils s'ouvrent par deux mots, «Mes mémoires», et se terminent par une signature, «Adolf Eichmann, remis le 16 juin 1960». Cette confession n'aurait rien à voir, d'après Willi Dressen, avec les quelque 1 200 pages rédigées par Eichmann durant son procès en Israël, un journal dont l'éventuelle publication est actuellement au centre d'une polémique dans l'Etat hébreu. «Ce sont a priori deux documents totalement différents. Celui que nous venons de retrouver est plutôt une évocation, presque romancée, de ses jeunes années.»
Le manuscrit, intégralement frappé du cachet «Quartier général, 6e bureau, police d'Israël», est en fait une copie qui aurait été ramenée de Jérusalem par l'observateur allemand présent au procès en 1962 et oubliée pendant trente-sept ans dans les rayonnages de l'institut de Ludwigsburg. Il existerait aujourd'hui en Allemagne, dans différents centres de recherche, de nombreux exemplaires de ce texte dont Die Welt a commencé la publication mercredi.
Date invraisemblable. «Aujourd'hui, quinze ans et un jour après le 8 mai 1945, je commence à remon