Moscou de notre correspondante
La Russie a annoncé hier l'imminence d'une «opération militaire massive» contre les rebelles islamistes du Daguestan. Simultanément, Moscou a dépêché des renforts sur place, où le conflit prend de plus en plus les allures d'une guerre ouverte menaçant de faire sombrer la petite république caucasienne.
«Nous avons toutes les raisons d'espérer un succès», a clamé hier le vice-ministre russe de l'Intérieur, Igor Zoubov, annonçant la prochaine offensive; «nous comptons sur le soutien des autorités et du peuple daguestanais; c'est la grande différence avec ce qui s'est passé en Tchétchénie» (où la population soutenait massivement les indépendantistes lors du conflit avec Moscou, de 1994 à 1996).
Boris Eltsine, qui s'exprimait hier pour la première fois à propos du conflit, a affiché le même optimisme. Le problème est «très compliqué», a reconnu le chef de l'Etat; «mais progressivement, sans nous presser et comme nous l'avons planifié, nous allons le régler».
Le pouvoir russe semblait donc vouloir en finir rapidement. Mais il se heurte aux mêmes difficultés qu'en Tchétchénie. Ses troupes, peu mobiles, doivent évoluer dans une région montagneuse que les rebelles, venus de Tchétchénie, connaissent parfaitement bien. Les commandants le chef de guerre Chamil Bassaïev et le «wahhabite» Khattab sont en outre ceux qui les ont ridiculisées lors du conflit russo-tchétchène.
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