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Libération

Transfuges politiques à l'espagnole. A Ceuta et Melilla, le controversé Jesus Gil aurait «débauché» des socialistes.

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publié le 13 août 1999 à 0h28

Madrid de notre correspondant

Ceuta, cette enclave espagnole sur la côte marocaine, va-t-elle tomber dans le giron du populiste et très controversé Jesus Gil y Gil, le maire de Marbella (en Andalousie), dont on ne compte plus les casseroles judiciaires? La menace, peu crédible il y a encore deux semaines (lire Libération du 18 juin), est devenue bien réelle.

Argent sale. Une histoire de transfuge politique des plus suspectes vient en effet de brouiller la configuration des parlements de Ceuta et de Melilla ­l'autre enclave espagnole, qui bénéficie elle aussi d'un statut de région autonome ­, et pourrait bien donner les coudées franches au GIL (Grupo independiente liberal), parti qui porte le nom de son président, Jesus Gil. Le défi est d'importance: nul n'ignore le poids financier que représente Ceuta où circule, de source officielle, 2% de toute la monnaie étrangère en Espagne et où les opérations de blanchiment d'argent seraient colossales (1).

Au lendemain des élections du 13 juin, le parti populiste obtenait une nette victoire à Ceuta et Melilla sans pour autant atteindre la majorité absolue. En toute hâte, un «front de résistance» se formait, un pacte insolite unissant notamment le parti socialiste (PSOE) et le Parti populaire (PP, au pouvoir à Madrid) au nom de la «défense des principes démocratiques» contre lesquels le GIL représenterait une «menace».

Or, cette alliance craque: à Ceuta, une députée socialiste, Susana Bermudez, d'abord ralliée aux opposants, vient de virer