Plus d'un demi-siècle après la guerre, les vétérans des forces
«kamimazes» japonaises restent hantés par le remords d'avoir survécu à leurs missions suicides. «Quand la guerre a pris fin, la première chose que je me suis dite a été: "Je n'ai pas réussi à mourir!» se souvient Hiroshi Shinjo, 77 ans, ancien pilote du Corps spécial des kamikazes. «J'avais honte parce que nous pensions tous que nous étions nés pour mourir à la guerre. J'ai ressenti un certain bonheur à mon mariage et à la naissance de mes enfants, mais je ne peux encore trouver aucune excuse d'être toujours en vie vis-à-vis de mes camarades tombés au combat.» Hiroshi Shinjo sera parmi les 900 kamikazes survivants à commémorer, dimanche, le 54e anniversaire de la capitulation de son pays, le 15 août 1945. Les pilotes de missions suicides étaient devenus de véritables héros à l'époque. Aujourd'hui, ils vivent des retraites discrètes et témoignent peu.
Le Corps des kamikazes avait été créé en 1944, avec de jeunes soldats, dans un effort désespéré. Les Japonais employèrent plus de 2 000 avions, coulant 34 navires et endommageant 288 autres. Plus de cinquante ans après, 5 rescapés d'une unité de 54 hommes se rappellent les missions «Fleurs de cerisiers», les «plus folles». Elles comprenaient des appareils suicides à une place, portant une grosse charge explosive qui, une fois lâchés par l'avion principal, avaient une autonomie de moteur de moins d'une minute. Un survivant témoigne: «Quand j'ai vu cet avion, mes genou