Jérusalem envoyée spéciale
On l'appelle la turbine de la discorde. Entraînée par les ultra-orthodoxes, elle provoque la première crise du gouvernement formé il y a moins de deux mois par Ehud Barak. Le parti ultra-orthodoxe Shas, deuxième force politique dans la coalition au pouvoir, menaçait il y a deux jours de quitter le gouvernement si celui-ci autorisait le transport par route d'une turbine de 300 tonnes et de 50 mètres de long pendant la période du sabbat, le repos hebdomadaire qui commence le vendredi au coucher du soleil et s'achève le samedi à la tombée de la nuit. Un moment de repos sacré entre tous en Israël durant lequel tout travail est a priori interdit. Hier soir, finalement, Ehud Barak a joué son va-tout et décidé d'imposer le transport de cette fameuse turbine dans la nuit de vendredi à samedi, provoquant la colère du Shas.
L'affaire peut sembler anecdotique, elle montre en réalité les limites de la très large coalition voulue par Barak qui doit en permanence trouver un équilibre entre la nécessité d'avoir les mains libres sur la scène internationale, et le risque, en retour, de devoir faire un certain nombre de compromis sur la scène intérieure, notamment avec les religieux.
Périlleux. L'histoire de la turbine elle-même est assez simple. Il s'agit d'une pièce énorme, presque aussi large qu'une autoroute, qui doit être acheminée de son lieu de fabrication, au nord de Tel-Aviv, à une centrale électrique située à Ashkelon, au nord de Gaza. 80 kilomètres à effectu