Le programme de «guerre des étoiles» proposé par les Etats-Unis à
ses alliés asiatiques est en passe d'être lancé, malgré les clameurs de protestation émanant de la Chine. Vendredi, Tokyo a formellement approuvé la signature d'un mémorandum avec les Etats-Unis donnant le coup d'envoi à l'élaboration conjointe d'un système de défense antimissile. L'Agence de Défense nippone entend consacrer entre 20 et 30 milliards de yens (1,2 à 1,7 milliard de francs) sur une période de cinq à six ans à ce projet. Il devrait permettre de détecter grâce à des satellites spéciaux tout tir de missile balistique dans un rayon de 3000 km, et assurer la destruction du vecteur avec des batteries de missiles antimissiles ou «d'autres moyens».
Le Japon, ainsi que la Corée du Sud, sont ostensiblement intéressés au projet américain, baptisé Système antimissiles de théâtre (TDM) en raison des menaces récurrentes de la Corée du Nord. Dernier bastion stalinien du globe, Pyongyang n'hésite pas à monnayer sa capacité de nuisance balistique, menaçant d'effectuer des «essais» de missiles si l'aide alimentaire qui lui est fournie est insuffisante. La Corée du Nord, qui a tiré un vecteur au-dessus du Japon le 31 août 1998, s'apprêterait à récidiver avec un modèle plus performant, selon le Pentagone. La Chine rétorque qu'il est dans l'intérêt de Washington de brandir la menace nord-coréenne, qui sert de prétexte à la Maison Blanche pour projeter sa puissance dans la région, bâtir une muraille protectrice autour