Yunnan, Sichuan, Pékin envoyée spéciale
Trois semaines après le lancement de la campagne «anti-Falungong», il n'est plus une région de l'immense empire communiste, plus un seul Chinois qui ignore encore le bannissement de la secte qui a fait trembler Pékin. Que ce soit à Kunming, dans la lointaine province du Yunnan qui jouxte le Viêt-nam au sud, ou dans les villages les plus reculés du Sichuan, au coeur de la Chine des piments rouges, Falungong est devenu le premier sujet de conversation des Chinois.
Depuis l'interdiction de la secte, le 22 juillet, la propagande s'est déchaînée avec une virulence qui rappelle les accents de la Révolution culturelle. Le fondateur et gourou de Falungong, Li Hongzhi, qui vit aux Etats-Unis, a vu sa tête officiellement mise à prix pour la somme de 50 000 yuans (35 000 francs), l'équivalent de six ans de salaire pour un Chinois moyen mais un montant bien modeste sur la scène internationale. Depuis trois semaines, les journaux télévisés durent une heure tous les soirs, le double du temps normal, toute la première partie étant consacrée à casser la secte. Idem à la radio, qui reprend toutes les heures, sur un ton monocorde, les communiqués officiels.
Anges gardiens. Dans tout le pays, depuis le début du mois d'août, toutes les unités de travail et les «organisations de masse» telles que les ligues de femmes ou de la jeunesse sont sommées de tenir des réunions quotidiennes pour contrer l'influence de Falungong dans les esprits. A Chengdu, où plus de